Moment fugace

Moment fugace que celui où,
notre regard tourné vers les étoiles,
nous avons ressenti en nous l’infini, l’éternité.
Puis cet instant s’est évanoui,
laissant au fond de nous sa marque indélébile.
Alors, égarés dans ce monde,
nous avons essayé de comprendre le sens de ce que nous avions vécu,
aspirant à retrouver la magie de cette vision, si vite disparue.
Un jour enfin, nous nous apercevons que c’était là,
au fond de nous, si lointain mais si proche,
toujours présent, à chaque souffle,
mais que nous n’en étions pas conscients,
trop occupés à courir après notre ombre,
après d’incertaines chimères, après de futiles plaisirs.
Il n’est pas facile pour notre esprit
de saisir l’éternité dans le souffle de l’éphémère.

Le dit d’Athanase, le sage de la montagne.
Valéry Sauvage – mars 2022

L’écume de feu et de sang

L’écume de ce monde a pris des reflets de feu et de sang.
Folie des hommes qui prend sa source dans l’ignorance.
Ignorance de ce qui fait de nous les gouttes d’un même océan.
Quelle goutte voudrait prendre la place de sa sœur au sein du flot,
disant que cette place lui revient et réclamant son droit ?
Folie des hommes qui ne savent voir l’autre comme un autre soi-même.
C’est pourtant la même force qui nous anime, le même souffle,
la même vie qui nous porte, durant notre bref passage ici-bas.
Cette force, cette vie et ce souffle, voilà ce qu’il nous faut chercher
au plus profond de nous, découvrir que c’est ce qui nous relie tous,
que ce qui nous sépare ce n’est que d’ignorer que,
tout au fond de nous, nous avons cela en commun.
Pour faire la paix avec l’autre, il faut chercher la paix en soi.
Elle se trouve dans le souffle qui va qui vient, qui nous anime.
Il est temps d’écarter l’écume de ce monde et de plonger enfin,
de nager au cœur de l’océan, avec les autres gouttes.

Le dit d’Athanase, le sage de la montagne.
Valéry Sauvage – mars 2022