Poésie en rêvant

J’ai parcouru la ville,
j’ai gravi la colline,
parcouru du pas lent
d’un homme sans élan
que la vie a déçu.
Mais j’ai pris le dessus,
je ne suis pas amer,
j’ai contemplé la mer,
que demander de mieux ?
Je l’ai vue de mes yeux.
Chaque pas que je fais
me mène où ? Je ne sais.
À quoi bon le savoir ?
À quoi bon le vouloir ?
Car mon pas est la vie
et mon souffle suffit.

Le dit d’Athanase, le sage de la montagne
Valéry Sauvage – 27 septembre 2021

Roses trémières

Lors de ma promenade de ce matin, dans les vieilles rues de Melle, je suis passé par ce petit chemin que j’aime beaucoup, la rue de la petite motte (car située à l’emplacement de l’ancienne motte castrale de la ville, disparue depuis longtemps mais dont quelques vestiges subsistent). Il pousse quelques roses trémières qui, ce matin, prenaient bien le soleil…

L’éveil



L’éveil advient lorsque l’on prend conscience de l’anima.
L’anima, c’est le souffle, et c’est ce qui anime.
Toujours, depuis le premier jour, l’anima est en nous.
Du premier souffle au dernier souffle, voilà ce qu’est notre vie.
Nous le savons, nous l’avons toujours su.
Respirer, nous n’y prenons pas garde,
c’est tellement familier qu’on a fini par l’oublier.
Et pourtant, c’est quand on prend conscience de cette simple chose,
présente à chaque instant, fidèle, qu’alors l’on s’éveille.
Car, dans ce souffle est la source de toutes choses,
dans ce souffle se trouve le calme, la paix, et la sérénité.
Dans ce souffle se trouve la joie, l’amour, la vie.
Mais étourdis que nous sommes, nous l’avons oublié,
étourdis de paroles, de pensées, de désirs,
étourdis de vouloir, d’avoir, de posséder,
étourdis de toutes ces idées que nous avons conçues,
croyant, à travers elles, trouver la vérité.
Comme la lettre cachée, elle est là, sous nos yeux,
la vérité, non pas dans nos pensées,
juste dans notre souffle.
Mais, compliqués que nous sommes, nous nous disons :
mais non, c’est trop simple, il faut chercher encore,
et nous voilà partis, courant après les ombres,
courant comme des fous, et perdant notre souffle,
alors que c’est pourtant cela même qu’il nous faut contempler.
L’éveil, c’est ce moment où l’on se pose enfin,
où l’on respire, profondément, pour voir au fond de nous
le trésor qui y est caché.
Oh ! non, il n’est pas caché, c’est juste notre attention
qui ne se porte pas au bon endroit.
Et en contemplant ce souffle, ce que l’on y découvre,
c’est que notre anima, c’est le souffle du monde, l’Anima mundi.
Ce flux qui nous fait vivre, fait vivre toutes choses.
Comme la goutte qui est vapeur, flocon, rivière,
avant de revenir se fondre dans l’océan immense,
ainsi en est-il de notre vie au sein de l’univers.
Et, prenant conscience de la place que nous tenons
au milieu de ce monde, alors notre regard change,
sur ce qui nous entoure, dont nous faisons partie.
L’éveil c’est quand nous regardons notre anima, et que nous comprenons
qu’elle n’est qu’une partie de l’anima mundi,
que nous ne faisons qu’un avec cet univers qui nous entoure.

Le dit d’Athanase, le sage de la montagne.

Valéry Sauvage – 10/09/2021

Je fais partie du monde

Je fais partie du monde
et le monde est en moi.
Il n’y a pas de frontières,
il n’y a pas de barrières,
il n’y a pas de différences,
et si nous en voyons,
ce ne sont qu’illusions.
Ce sont ces illusions
qui font que nous souffrons,
et ce sont ces barrières
qui font que nous luttons.
Faites partie du monde,
car le monde est en vous,
en votre souffle il se tient.
Alors, vous vous éveillerez,
enfin, vous connaîtrez la paix.

Le dit d’Athanase, le sage de la montagne.

Septembre 2021 – Valéry Sauvage