Les oubliés du grenier

Un petit texte écrit dans les années 90, qui est à l’origine d’une chanson, puis d’un conte : Poverino et Colombina…

Les oubliés du grenier

Un pantin désarticulé
Dont les fils se sont détachés,
Comme un Pinocchio de légende
Se perd au fond du coffre à jouets.
Pauvre Arlequin sans Colombine,
Il est maintenant immobile
Assis au fond de sa prison.
Autour de lui d’autres s’ennuient.
Boule sans quilles, billes qui roulent,
Cubes aux lettres effacées,
Auto sans roues, hochet rongé,
Tous les vestiges d’un passé
De joie, de rires, de cris d’enfants.
Qui maintenant fera danser
La silhouette de bois peint,
Lui fera faire des claquettes
En agitant son tambourin ?
Qui tournera la manivelle
De la petite boîte à musique
Pour quelques notes aigrelettes
D’une berceuse romantique ?
Mais un jour les enfants grandissent
Et dans la poussière d’un grenier,
Oublient les jouets dont les délices
Ont fait leurs meilleures années.