Le Thianhou

Voici le dernier instrument arrivé à la maison, en provenance du Burkina Faso. C’est un instrument fait de paille (avec un peu de bambou pour le cadre et du fil pour tenir le tout). Les cordes sont faites directement dans l’écorce des brins de paille, avec des petits lacets de brins d’herbe enroulés autour pour gérer l’attaque du pouce et la gravité du son. Les cordes sont doubles (amis luthistes…) et les graves sont doublées à l’octave. Je trouve cet instrument fort ingénieux et le son est superbe (rustique, certes, mais très suave)… Son nom : le Thianhou (l’orthographe diffère parfois).

Merci à BaraGnouma (Bobo-Dioulasso, Burkina-Faso) de m’avoir procuré cet instrument.

Dernières roses ?

Mi-novembre, deux roses de « Ghislaine de Féligonde » qui aura fait les délices de la saison.
Je me souviens de l’achat de ce rosier, dans une promo du rayon jardinerie de la grande surface locale ; il restait seul, chétif, au fond du rayon, pauvre petit bout de branche, scellé d’un peu de cire rouge. Personne n’en avait voulu, il était si rabougri. Il faut croire qu’il s’est plu chez nous.

L’ombre et la lumière

L’ombre et la lumière

Dans la chambre obscure, sur la chaise où je suis assis, solitaire, juste caressé par des ombres, je rêve ma vie.

Par les persiennes passe un rayon, qui vient se poser sur ma joue.

Ce moment de plaisir furtif vient rompre la désespérance d’un quotidien si prévisible.

Le rayon passe, il se déplace, fait le tour de la pièce, puis disparaît.

Alors commence la recherche ; c’est une course sans fin, dans la poussière, dans les recoins de ma vie encombrée.

Parfois, le rayon vient relancer le vertige de ma quête éperdue, il reste un bref instant, mais il finit toujours par s’évanouir, me laissant, bras ballants, sur la chaise où je suis assis, solitaire, juste caressé par des ombres.

Un jour, sentant sur ma joue la chaleur que procure le rayon espéré, j’ouvre les paupières et je le vois, se glissant par les lames du volet. Voilà donc d’où il venait !

Lentement, secouant la torpeur, qui me cloue à la chaise, je me lève et j’avance.

Il me faut insister, trouver la force en moi pour ouvrir la fenêtre, depuis si longtemps qu’elle est restée fermée ; les gonds rouillés finissent par céder.

Avec l’air qui entre monte en moi une ivresse qui me fait, un instant, tituber.

Repoussant les volets délabrés, la clarté, trop vive, m’oblige à refermer les yeux.

Au bout d’un moment, je sens enfin sur mon corps, si longtemps enfermé, la chaleur du soleil.

Dans le jardin, je me suis installé ; sur la chaise, je suis assis, solitaire, juste caressé par la lumière du jour.

Valéry Sauvage – 4 novembre 2020