Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite.
Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.
De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite.
De pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite. Il a filé !
(Paul Fort)
C’est mon petit quart-d’heure poético-philosophique… (oui ça me prend des fois…)
Ce joli poème de Paul Fort, qu’on apprenait à l’école, en dit plus qu’il n’y paraît. La recherche du bonheur est le propre de l’Homme (ici « homme » est pris au sens générique, bien-sûr…).
« N’est-il vrai que, nous autres hommes, désirons tous être heureux » demandait Platon.
Il parlait du bonheur au sens philosophique : un état de satisfaction complète, stable et durable. Or on cherche ce bonheur, qu’on a vécu parfois, dans le monde, dans notre rapport aux gens, dans la possession de biens, et si l’on en ressent parfois des bribes, ça reste éphémère et ne fait qu’ajouter à notre insatisfaction. Et si, au lieu de chercher « dans le pré », c’est à dire au dehors, dans le vaste monde, on cherchait, à l’inverse, en nous ? Voilà une piste à creuser…
Bonne journée ! (je vais dans le pré faire quelques photos…)