Le bonheur est dans le pré

Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite.
Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.
De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite.
De pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite. Il a filé !
(Paul Fort)

C’est mon petit quart-d’heure poético-philosophique… (oui ça me prend des fois…)

Ce joli poème de Paul Fort, qu’on apprenait à l’école, en dit plus qu’il n’y paraît. La recherche du bonheur est le propre de l’Homme (ici « homme » est pris au sens générique, bien-sûr…).

« N’est-il vrai que, nous autres hommes, désirons tous être heureux » demandait Platon.

Il parlait du bonheur au sens philosophique : un état de satisfaction complète, stable et durable. Or on cherche ce bonheur, qu’on a vécu parfois, dans le monde, dans notre rapport aux gens, dans la possession de biens, et si l’on en ressent parfois des bribes, ça reste éphémère et ne fait qu’ajouter à notre insatisfaction. Et si, au lieu de chercher « dans le pré », c’est à dire au dehors, dans le vaste monde, on cherchait, à l’inverse, en nous ? Voilà une piste à creuser…

Bonne journée ! (je vais dans le pré faire quelques photos…)

Rue Blondel

Il y a un an, début mai, paraissait « Rue Blondel », mon premier roman, aux Ateliers Henry Dougier.

Pour la petite histoire, j’écoutais l’émission « À voix nue » sur France Culture (en décembre 2016) et cette semaine-là l’invité était Henry Dougier, éditeur, fondateur de la revue Autrement, puis des éditions du même nom. Il parlait de sa vision du métier d’éditeur et ce qui m’avait marqué, c’est quand il avait dit :
– Je suis dans l’offre plutôt que dans la demande.
Puis il évoquait son envie de relancer une collection Littérature, aux Ateliers, avec des romans courts, tournant autour d’un lieu, d’une personne. L’histoire que je venais de terminer, « Rue Blondel » pouvait correspondre à cette description, mais la collection n’était alors qu’un projet. Je gardais donc l’idée dans ma poche avec mon mouchoir par-dessus.

En février, le mercredi 22 pour être précis, je lisais sur internet que la nouvelle collection Littérature venait de s’ouvrir aux Ateliers Henry Dougier, avec un opus de Gaëlle Josse, « Un été à quatre mains ». Je regardais sur le site de l’éditeur et lui adressais immédiatement mon projet par courriel. Je ne m’attendais pas à une réponse rapide, la plupart des maisons d’éditions mettent plusieurs mois à examiner les soumissions de manuscrits et les réponses, souvent négatives, n’arrivent que trois à six mois après l’envoi, quand il y a une réponse…
Imaginez ma surprise quand le vendredi 24, deux jours après mon envoi, j’eus un appel téléphonique d’Henry Dougier lui-même. Bon, je passe sur la discussion que nous avons eu sur mon texte, les quinze jours passés à attendre ensuite, puis ma visite à Paris, pour rencontrer Henry et son équipe. Ensuite ce fut le travail de peaufinage, de correction du texte, le choix de la couverture, l’attente, puis enfin, le 3 mai 2018, la sortie tant attendue de mon premier roman.

Voilà, une année s’est écoulée. Le livre vit sa vie, les chroniques n’ont pas été mauvaises et le roman a même été sélectionné pour un prix littéraire (qu’un autre ouvrage a remporté, mais dans ces jeux-là, il n’y a qu’un gagnant, le fait d’avoir été sélectionné est déjà pour moi une belle récompense).
Ceci pour dire que si vous ne l’avez pas encore lu, il est encore temps…

Depuis un autre livre est paru, un roman pour la jeunesse, « Le gardien du rêve » aux Éditions Nouvelle Bibliothèque.
Passé un peu inaperçu, car sorti tard, au moment des fêtes, quand les achats sont déjà effectués et que les gens ont l’esprit ailleurs, j’espère qu’il trouvera quand même son public, car c’est une jolie histoire à laquelle je tiens beaucoup.

D’autres textes sont en attente, tant pour la jeunesse qu’en littérature générale, mais trouver un éditeur n’est pas chose facile, surtout que, comme le disait si bien Henry Dougier, je suis moi aussi dans l’offre et non pas dans la demande. Il faut donc que je trouve un éditeur qui soit lui aussi dans cette démarche et accepte de prendre le risque de sortir des ouvrages originaux, qui sortent un peu des sentiers battus. Un avis est donc lancé (mais des pistes sont en cours…).

Bonne lecture !

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Voici mon roman, bien entouré au sein de cette très belle collection Littérature des Ateliers Henry Dougier (collection qui s’est depuis enrichie de nouveaux ouvrages).